DANS LE PLUS SIMPLE APPAREIL
Pièce d’anticipation sur l’intelligence artificielle, mêlant marionnette, vidéo et musique en direct. Création au Festival des Idées 1e édition « Être machine » et au Théâtre la Reine Blanche à Paris.
Des rencontres et des débats avec des scientifiques sur les problématiques liées à notre rapport aux technologies sont proposées à l’issue des représentations.

Texte et mise en scène : Juliette Malfray
Avec: Charlotte d’Ardalhon, Antoine de Foucauld, Baudouin Sama
Musique live et régie son: Maxime Fraisse
Construction décor: Myrtille Debièvre
Régie générale: Nicolas Ben Castro
Tout public – 1h10
CALENDRIER :
- Festival des Idées, 19 novembre 2016, Théâtre la Reine Blanche, 75018 Paris.
- Festival à Contre Sens, 4-5 avril 2017, Université Sorbonne Nouvelle, Paris
- Festival Scena Incognita, 19 mai 2017, Université d’Artois, Arras

RÉSUMÉ
Anna, vit dans un monde où la technologie est indispensable au bonheur des humains, dans lequel elle n’est pas autonome et n’a aucun contact affectif. Ne parvenant pas à être heureuse, elle cherche désespérément, dans son parcours, un moyen de se libérer, de retourner à une simplicité de vie et à un contact immédiat avec les autres humains.
Son problème, ce sont les robots humanoïdes qui partagent son quotidien : dès qu’elle en rencontre un, elle découvre sa faille et le détraque. Mais cette situation ne peut plus durer. Elle veut comprendre pourquoi elle agit ainsi. Elle enchaîne les analyses et scanners à l’hôpital, persuadée qu’elle a une maladie que les médecins connaissent et refusent de soigner.
Lors d’une énième visite, elle rencontre un patient, Natan, homme hybride, dont elle tombe amoureuse. Ils s’échappent et se cachent dans une forêt à l’orée de la ville. Mais La Corporation, entité énigmatique qui suit Anna en cachette depuis le début de la pièce, ne voit pas d’un bon œil cette escapade…
EXTRAIT: Première partie – Tableau 1
Anna : Qu’est-ce que vous êtes
Médecin : Je suis médecin
Anna : Qu’est ce qui me prouve que vous l’êtes
Médecin : Je
Anna : Si vous êtes médecin expliquez-moi ce que j’ai maintenant
Médecin : Eh bien
Anna : Je veux le savoir tout de suite […]
Médecin : Il faudra revenir un autre jour, pour l’instant je ne peux rien pour vous
Anna : Revenir quand
Médecin : Il faut attendre
Anna : Attendre quoi
Médecin : Les avancées technologiques
Anna : Comprends pas vous pouvez quand même m’ausculter
Médecin : Ah ça non
Anna : Comment ça non
Médecin : Sans la machine je ne peux rien faire
Anna : Comment ça sans la machine, vous avez des mains, des yeux, vous regardez vous palpez
Médecin : Je regrette
Anna : Comment faisaient-ils les médecins, avant, quand il n’y avait pas tout ça
Médecin : C’est-à-dire
Anna : Comment faisaient-ils, pour savoir, eux, quand il n’y avait pas les machines
Médecin : Il y avait
Anna : Ils y arrivaient eux, pourquoi pas vous
Médecin : Écoutez
Anna : Palpez-moi
Médecin : Je
Anna : Palpez-moi
Médecin : Je ne peux pas
Anna : Palpez-moi à la fin, merde
Médecin : JE N’AI JAMAIS TOUCHÉ UN SEUL PATIENT JE N’AI PAS DE CAPTEURS
MISE EN SCÈNE
Dans le plus simple appareil est un spectacle protéiforme et pluridisciplinaire pour 3 acteurs et 1 musicien, mêlant marionnette, musique et vidéo en direct, autour du thème de l’intelligence artificielle.
La pièce invente un futur en interrogeant notre rapport à la technologie et ce qu’elle transforme dans nos relations et nos interactions.
La proposition centrale de cette pièce tient dans la relation, à la fois plausible et surréaliste, entre un humain et un robot, relation qui casse les schémas de science-fiction traditionnels imaginant irréductiblement une guerre entre l’homme et la machine. C’est une histoire d’amour qu’il s’agit d’imaginer. Le spectacle parle aussi de la chute possible d’une humanité régie par un pouvoir qui sépare au lieu de rassembler, qui soumet au lieu de libérer et qui cherche la guerre au lieu de promouvoir la paix. Ce pouvoir est tenu par un personnage mystérieux dans la pièce, appelé La Corporation. Il ne symbolise aucune institution, mais incarne plutôt l’hybris de ceux qui vouent un culte à l’homme idéal. Dans le monde où évoluent les personnages, la solitude et le désespoir qui sont ce qui, à terme, peut nous attendre si nous cherchons à transformer les machines en nos compagnons de vie, en les considérant comme nos alter-ego, et en abandonnant le contact et le lien avec nos semblables.
La pièce invite à plus d’ouverture et de partage, dans un monde qui se ferme, par peur de l’autre, du différent.
Un thème résolument actuel, qui met en jeu l’avenir de l’humanité.




